Une introspection paysagère : fragments de mémoire en résonance
Le travail de l’artiste s’inscrit dans une démarche profondément introspective, ancrée dans l’émotion personnelle. À travers la création de paysages solitaires et recomposés, elle invite les observateurs à entamer un dialogue intérieur, intime, où surgissent souvenirs, sensations enfouies et fragments d’expériences. Chaque œuvre devient un espace de résonance, une passerelle entre l’émotion individuelle de l’artiste et celle du spectateur.
Le collage constitue le médium fondateur de cette recherche : en assemblant des fragments visuels issus du réel — paysages, textures, architectures — puis en les modifiant, déplaçant et recontextualisant, elle ne retient que l’essence émotionnelle de l’image d’origine. Ainsi se forment des territoires mentaux, à la fois familiers et irréels, des refuges secrets et sacrés.
Cette exploration se poursuit désormais dans la peinture acrylique, où la matière picturale prend le relais du papier. Sans recours au fragment trouvé, la composition naît d’un geste direct, intuitif, guidé par la mémoire sensible plutôt que par la représentation fidèle. Les paysages peints deviennent alors des espaces condensés, façonnés par la couleur et la lumière, échos silencieux des mêmes questionnements intérieurs.
« On entre dans mes paysages comme on ouvre un souvenir.
Ces paysages sont des invitations à l’introspection. Des lieux où chacun peut projeter ses propres souvenirs, se perdre ou se retrouver. Dans cette rencontre silencieuse, l’œuvre devient un outil de connexion.
Ici, le silence est habité, l’espace est ouvert : chacun y dépose ses propres images, ses sensations, ses absences. »
Nives Roem








